Le président de la Fédération protestante de France, le pasteur Christian Krieger était invité le 14 février à l’hommage national organisé en l’honneur de Robert Badinter.
La FPF s’associe à cet hommage porté à celui qui est notamment connu pour son combat contre la peine de mort et qui avait, à l’époque déjà, le soutien de la FPF, comme l’exprime cette déclaration officielle datant du 27 juin 1979, en plein débat concernant cette loi :
″À l’approche du débat sur la peine de mort, à l’Assemblée nationale, nous voulons exprimer à nouveau notre pensée. C’est notre manière de participer démocratiquement à ce débat important.
Témoins de Jésus-Christ, qui ne désespère d’aucun homme quelle que soit sa faute, nous souhaitons que la peine de mort soit abolie dans notre pays.
Certes, c’est un devoir, pour la société de protéger ses membres et de prendre en compte les graves dommages subis par les victimes et leurs familles. Il est donc nécessaire de prévoir à l’égard des meurtriers des sanctions en rapport avec la gravité de leurs actes et des mesures susceptibles d’empêcher les récidives ou le développement de la violence meurtrière.
La peine de mort – comme nous l’avons déjà affirmé – ne constitue pas une sanction appropriée.
Une peine de substitution, de très longue durée et sans réduction possible, poserait d’autres questions. Comme l’écrivent les aumôniers de prison, « supprimer l’espoir au cœur de l’homme, c’est une autre façon de le tuer ». C’est le livrer à la désespérance, à la violence et à la haine. C’est rendre intenable la situation et difficile la tâche du personnel de surveillance.
Ne bâtissons pas notre sécurité sur le désespoir d’hommes qui, même coupables, restent nos frères.″
Une position affirmée par la Fédération depuis les premiers débats pour l’abolition de la peine de mort en 1963.