Six questions au pasteur
Christian Krieger, président de la Fédération protestante de France
depuis le 1er juillet. Entretien réalisé par Benjamin Bories, président des
Amis de la Radio-Télévision Protestante
(ARTP
).
Pasteur Christian Krieger, vous êtes le président de la FPF depuis le 1er juillet 2022, qu’est-ce qui vous motive dans cette mission ?
L’un des éléments qui me motivent, réside dans le fait que la présidence de la FPF confronte en permanence à l’altérité. Elle amène celui qui assume ces fonctions à s’investir et à animer des lieux de rencontre, rencontres entre culture théologique et sensibilité spirituelle, entre les luthéro-réformés et les évangéliques, mais également au
Conseil d’Églises Chrétiennes en France (CECEF)
entre protestants, catholiques, orthodoxes, ou
Conférences des Responsables de Culte en France (CRCF)
avec les autres traditions religieuses.
Pouvez-vous vous présenter brièvement ?
Je suis pasteur de
l’Union des Églises Protestantes d’Alsace et de Lorraine (UEPAL)
. D’origine luthérienne, mon premier poste et seul poste paroissial m’a amené au service de la
paroisse réformée du Bouclier à Strasbourg
. Ce ministère de 17 ans a principalement été dédié à l’animation jeunesse, la formation biblique et spirituelle, l’animation d’une vie communautaire fraternelle, l’animation musicale. En 2012, j’ai été élu à la présidence de l’EPRAL. Partant de là, différents appels à des engagements institutionnels m’ont été adressés : vice-présidence de la FPF et travail sur le lien fédératif, membre, puis présidence du comité de direction de la
Conférence des Églises Européennes (CEE)
, co-présidence du groupe de suivi des accords de Reuilly. Des engagements qui toujours touché à l’altérité, la nécessité de dialoguer, d’écouter, de comprendre l’autre, de trouver une voie pour progresser sur le chemin de l’unité dans le respect de chacun.
Comment percevez-vous les émissions protestantes de
France 2
et de
France Culture
?
Ces émissions diffusées sur le service public sont une chance pour le protestantisme. Elles représentent un lieu d’ouverture qui nous permet de présenter au grand public notre spiritualité, nos engagements dans la société, notre capacité à assumer et à vivre un débat interne fécond. Elles sont également un lieu qui permet de mieux nous connaitre et d’écrire ensemble le récit et le témoignage du protestantisme français.
L’émission
SOLAE, le rendez-vous protestant
sur
France Culture
a presque doublé son audience pour sa première année de lancement (+ 100 000 auditeurs, soit un total de 213 000 auditeurs). Quelle est votre réaction ?
Je ressens une profonde gratitude pour celles et ceux qui ont imaginé et créé cette nouvelle émission et qui l’animent et la réalisent aujourd’hui. Au départ, j’avoue avoir été un peu sceptique, ayant comme d’autres probablement, des attentes que l’on pourrait qualifier de classiques, en l’occurrence de la radio diffusion d’un temps spirituel, voire cultuel. Fait est, que SOLAE rencontre son public et se révèle comme un remarquable outil d’ouverture. Fait est aussi, que depuis la pandémie, mon attente personnelle trouve à se nourrir dans les nombreux lieux d’Églises qui ont investi le digital et diffusent en live et en replay leur célébration.
Le 25 septembre à 10h dans
Présence protestante
sur
France 2
, nous pourrons vous voir prêcher dans le terminal 1 de l’aéroport Roissy – Charles de Gaulle. Pouvez-vous nous raconter cette expérience originale ?
Lieu original que d’enregistrer un culte dans un terminal d’aéroport, idée originale que d’inviter le président sortant et le président entrant à prêcher sur le psaume 121, cette ancienne prière des pèlerins qui se tournent vers dieu pour attendre de lui leur secours au moment du départ ou de l’arrivé. Je suis très sensible à la spiritualité du questionnement, et donc du cheminement. Elle nous rapproche de Dieu et de nos sœurs et frères. J’ai hâte de voir le message télévisuel auquel ce projet original aboutira.
Enfin, que souhaitez-vous aux ARTP pour les prochaines années ?
Le protestantisme, comme les autres cultes et finalement nos sociétés et le monde, traverse de profondes mutations. Il est appelé à se réinventer pour se transmettre. Je souhaite que les ARTP participent pleinement à cette réinvention, se mettant ainsi au service de celui qui seul nous fait vivre, le Dieu de Jésus-Christ qui se donne à connaître dans l’Évangile.
Pour en savoir plus sur le pasteur Christian Krieger, président de la FPF