Le récit autobiographique d’un surveillant de prison, profondément humain, qui se lit comme un roman d’aventures.
Didier Duchiron livre avec ce témoignage, pudique et captivant, ses souvenirs de trente-huit années de vie professionnelle comme surveillant pénitentiaire. Il a été en particulier le chef de détention de la maison centrale de Saint-Maur, dédiée à l’accueil de détenus condamnés à des peines longues, parfois de plusieurs décennies. Tueurs en série, auteurs de crimes de sang ou sexuels faisant la une des médias, figures du grand banditisme ou terroristes, personnalités médiatiques, Didier Duchiron les a accompagnés avec patience et humanité, s’attachant toujours à comprendre l’homme qui se cache derrière le crime.
Au travers du récit de ses activités professionnelles, il nous décrit un quotidien derrière les murs que l’on fantasme mais que l’on ne connait pas, là où la noirceur humaine la plus crue côtoie néanmoins des moments de lumière privilégiés.
Loin de se cantonner à assurer l’ordre et la sécurité, son rôle dans la détention consiste aussi à préparer la sortie des personnes libérables, tout en prenant les mesures nécessaires de prévention des récidives.
Les mutineries, les agressions, les menaces de mort, ne doivent pas faire oublier que la prison est aussi un lieu où se déroulent des ateliers de travail, des activités culturelles et artistiques, des projets solidaires tels qu’une course cycliste pour le téléthon.
Au travers d’une multitude d’anecdotes, certaines cruelles, d’autres comiques, concernant aussi bien les détenus que ses collègues surveillants et directeurs de prison, Didier Duchiron brosse le portrait d’une institution où tous partagent le même quotidien, vivent dans les mêmes locaux et parfois nouent des relations surprenantes d’ambiguïté, mélangeant respect, amitiés et mensonges.
Ayant connu le pire comme le meilleur des relations humaines, gardant intacte sa passion pour ce métier dont le cœur est l’humain dans toute sa complexité, il prône la mise en place d’une vie carcérale qui ne soit pas qu’une sanction, mais qui apporte respect et lumière aux condamnés à perpétuités.
