Le pasteur Pierre Blanzat, est depuis le 1er octobre, le nouveau responsable du Service des Relations avec les Églises Chrétiennes (SREC) de la Fédération protestante de France. Il s’est prêté au jeu de l’interview avec les Amis de la Radio-Télévision Protestante (ARTP).
Pasteur Pierre Blanzat, qu’est-ce qui vous motive dans cette mission au service de l’unité des chrétiens ?
Je suis convaincu que « l’unité des chrétiens » n’est pas un « projet », un rêve ou un simple horizon. C’est avant tout une réalité à expérimenter qui s’éprouve dans la rencontre. Et mon expérience, c’est que ce sont toujours les rencontres qui me font grandir. Elles nous aident à préciser notre pensée, à lever certains préjugés, à élargir notre compréhension ! C’est vrai sur un plan personnel mais aussi collectivement et cela me passionne ! Bien sûr quand il s’agit d’une rencontre entre Églises, il y a quelque chose de très fort quand soudain on réalise que le Seigneur lui-même s’est glissé entre nous comme à Emmaüs. Le Christ nous rejoint, il nous questionne chaque fois que l’on s’aventure à faire un bout de chemin avec d’autres.
Pouvez-vous nous parler d’une expérience œcuménique qui vous a marqué ?
L’aventure de la création du Forum Chrétien Francophone à laquelle j’ai eu la chance de prendre part ! C’était un peu fou au début de vouloir rassembler trois jours durant des responsables d’Églises si différentes… Mais on l’a fait et l’aventure continue puisque que nous venons de vivre la deuxième rencontre européenne à Liège ! Un bel exemple de rencontres où expérience personnelle et communautaire se croisent.
En quoi est-ce important de rendre visible l’unité des chrétiens à la télévision et à la radio ?
Je crois bien que Jésus a déjà répondu : « Pour que le monde croit ! » (Jean 17). Les médias ont une sacrée responsabilité dans un monde de plus en plus clivé où les débats sont polarisés jusqu’à la caricature. Ce n’est pas rien, si par-delà l’incroyable diversité d’expressions et d’opinions qui traversent les Églises nous parvenons à rendre visible la réalité de notre unité. L’enjeu est immense !
Pourquoi la FPF est-elle autant engagée dans les relations avec les Églises chrétiennes ?
C’est dans l’ADN même de la FPF d’être la voix du protestantisme dans sa diversité mais aussi chaque fois que c’est possible d’agir et de témoigner avec toutes les Églises. La collaboration œcuménique aux derniers Jeux Olympiques de Paris en est une belle illustration.
Est-ce que l’enjeu de l’unité est également important au sein du protestantisme ?
C’est un grand enjeu pour le protestantisme qui a un tropisme certain au morcellement institutionnel. Mais c’est aussi un enjeu au sein de chaque Église car toutes sont traversées par des débats clivants. L’unité ce n’est ni l’uniformité ni l’unanimité. Elle n’est pas tant à construire qu’à recevoir avec humilité. Et pour la recevoir il faudrait que nous apprenions à ouvrir nos mains… ce qui n’est pas facile !
Un verset biblique qui vous inspire en ce moment ?
« Si l’Éternel ne bâtit la maison, ceux qui la bâtissent travaillent en vain » (Psaume 127).
